« Le tout est supérieur à l’ensemble des parties » Cette phrase est le générique de toutes les thérapies dites « holistiques » (du grec holos, le » tout « ), dont la Gestalt fait partie.
Pour découvrir notre propre unité, notre propre structure interne et avoir une vision d’ensemble de nous-mêmes, nous ne devons négliger aucun élément de notre vie, de notre comportement, de notre passé, de notre psychisme ou de notre corps. Et chaque élément travaillé – par exemple, la façon dont on s’exprime face à autrui – est toujours replacé dans son contexte global, mis en relation avec les autres éléments de notre personnalité.
C’est ce que le psychanalyste allemand Fritz Perls a résumé par « Gestalt », du verbe « gestalten » = « mettre en forme, donner une structure signifiante »..
L’être humain est un être de relation
L’être humain est inséparable de son environnement. Il n’existe et ne se développe que dans l’interaction avec ce qui l’entoure. La vision gestaltiste met l’accent sur la manière singulière de chacun d’être au monde et de contacter ce monde.
Concrètement, les souffrances que nous traversons sont liées à notre rapport à ce qui nous entoure. Travailler sur la relation va nous permettre de changer notre manière d’être au monde.
Si la relation prend une grande place dans la thérapie, c’est parce que ce qui se passe entre le thérapeute et son patient est à l’image de ce qui se produit à l’extérieur dans le mode relationnel du patient.
Vivre en conscience la relation avec son thérapeute va permettre d’éclairer les difficultés relationnelles vécues à l’extérieur.
L’ici et maintenant
Vivre pleinement, c’est être présent ici et maintenant dans le contact avec l’autre et avec soi. La Gestalt-Thérapie permet de développer la capacité à prendre conscience de ses ressentis personnels dans l’expérience concrète qui est en train de se vivre.
C’est en prenant conscience de notre manière d’être, que nous allons pouvoir mieux nous accueillir tels que nous sommes. Et c’est en nous acceptant tels que nous sommes que nous allons pouvoir amorcer un changement. C’est la théorie paradoxale du changement.
Une approche globale de l’être humain.Le travail de conscience se fait à partir de la pensée, mais aussi à partir d’informations corporelles, émotionnelles, imaginaires, sensorielles etc.
La Gestalt permet une expérience globale où le corps peut se parler et la parole s’incarner.
Le « comment » plutôt que le pourquoi.Plutôt que de poser la question « Pourquoi suis-je comme ça ? », la Gestalt-Thérapie pose la question « Comment est-ce que je m’y prends ? ».
Autrement dit, la Gestalt-Thérapie ne se concentre pas sur l’origine de nos difficultés. Elle cherche plutôt à favoriser la prise de conscience de la manière dont nous fonctionnons et dont nous nous ajustons à notre environnement (social, familial…).
Le passé n’est pas écarté mais il est pris en compte dans la mesure où il éclaire le présent.
J’aime beaucoup cette image de Serge Ginger (gestalt-thérapeute fondateur de l’Ecole Parisienne de Gestalt) qui dit qu’il ne s’agit pas d’entreprendre de longues fouilles archéologiques dans son passé, mais de s’installer confortablement au « rez-de-chaussée » de sa maison. Il rajoute qu’il vaut mieux aménager sa salle de séjour actuelle avant d’envisager d’entreprendre un nettoyage des déchets accumulés dans sa cave.
Le besoin de nouveauté, de changement.Pour se protéger dans les moments douloureux, chacun de nous s’est créé depuis l’enfance certains types de comportement pour interagir avec les autres. On appelle cela des mécanismes de défense.
Ces modalités de contact nous ont permis de survivre et de nous ajuster de la meilleure manière possible à un moment donné de notre vie.
Mais au fil du temps, ils peuvent devenir figés, gênants, encombrants, et plus du tout adaptés aux situations vécues.
Ainsi, ils vont parasiter nos relations, nous pousser à des conduites répétitives, à des situations de blocage, d’évitement, ou à des frustrations sans qu’il soit facile ni même parfois possible de faire autrement.
La thérapie va permettre de retrouver notre capacité de faire du nouveau. On parle d’ajustement créateur.
Un travail de co-construction et de co-créationLa relation est vue comme une co-création : personne n’est seul responsable de ce qui se passe, ça se fait ensemble.
Le patient n’est pas un patient-passif mais il est un partenaire à part entière, voire un co-thérapeute actif de son propre traitement.
Le thérapeute engage ses ressentis, son expérience, son humanité, sa conscience de lui-même, des autres, et de ce qu’il se passe pour lui au service de son patient.
La thérapie est une création commune du patient et du thérapeute.